L'été bleu blanc rouge. Etape 1 " Les Landes"

Annabelle Raclot
17 août 2020
6 min de lecture

« Ce serait peut-être mieux de passer les vacances en France »

« Où ça ? »

Hors de question !

La France était mon plan D. Avant il y avait le Vietnam, la Grèce puis l’Espagne…

Annulation du vol pour le Vietnam, puis réouverture incertaine des frontières européennes, reconfinement en Espagne ….

Ok ok on reste en France, tu as gagné, 2020.

Une loi tacite dit qu’un bon routard ne voyage jamais dans son propre pays. Pourquoi ? Parce que. C’est tout.

On va faire une exception…

Après tout, j’ai un tatouage sur la nuque qui dit « made in France ». Faudra bien que je le visite un jour, ce pays.

« Ok mais on ne va quand même pas RESERVER des vacances en France quand même ?»

« Ah ben non, quand même pas ! »

Ouf.

Mon chéri et moi sommes sur la même longueur d’ondes. Nous partons à l’aventure. En France.

Comment ? En camping bien sûr. En mobile home ? Non ! Les mobiles homes, c’est trop 2019 ! En tente of course !

Bon, alors, sur 3 semaines, les 3 premiers jours sont planifiés ainsi que les 3 derniers. Pas mal non ?

C’est parti pour des vacances bleues blanc rouge.

Jour 1 7h57 je suis dans le train pour rejoindre Bruno mon chéri à Dax dans les Landes, qui sera la première étape de notre périple. Il est déjà là-bas en camping avec ses enfants depuis plus d’une semaine. Je les rejoins pour les 3 derniers jours de leurs vacances familiales.

Ah le train, les vacances, ne rien faire, boire tranquille mon …

Eh merde, j’ai encore essayé de boire mon café alors que j’ai mon masque… J’en ai partout sur mes habits de vacances.

Ça va être long 8h de train …

J’ai voulu de l’aventure et bien la voilà. Aaaaah heureusement, j’ai un changement à Paris, je vais pouvoir respirer tranquille sans masque pendant quelques heures.

Masque obligatoire dans tous les lieux publics fermés à partir du 20 juillet.

Me voici donc dans la gare en train de manger mon sandwich au masque, ou mon masque au sandwich, je ne sais plus trop.

Deuxième train, ne pas m’endormir au risque de me retrouver à Lourdes à prier pour des vacances au Vietnam en 2021.

Dax. Je crois que j’avais déjà entendu parler de cet endroit que je situais plutôt dans le centre de la France. Ça sera comme ça tout le voyage.

« Ah « machin » ? Je voyais ça dans le centre de la France »

« Mais non, Annabelle. Dans le centre, il n’y a rien »

(A part des anglais. Enfin sauf cette année)

Donc Dax. Mon souvenir : 40 degrés et enfin enlever le masque.

C’est sympa, Dax.

Ensuite direction Saint Giron Plage. La bonne nouvelle dans ce nom, c’est le mot plage. Le reste, connais pas. Le reste, c’est une rue commerçante et 2 campings.

Finalement, c’est tout ce qui nous fallait pour passer un bon moment.

Y’avait presque trop de choix de desserts dans cette rue. Gaufres, Churros, ou 35 différents parfums de glace dont «schtroumpf » ( je ne saurai jamais ce que c’est. L’aventure n’ira pas aussi loin que de choisir autre chose que framboise ou mangue. Faut quand même pas déconner, je ne suis pas une « ouf » non plus.)

Et les moules frites à 9.50 Aaaaaah les moules frites à 9.50…. Un régal !

Et y’a autre chose de majeur dans les Landes. A part bien sûr les pommes de pin qui te tombent sur la tronche alors que tu prends ton petit dej (exotique), il y a le pastis.

« Annabelle, tu veux un pastis ? »

« Euh, il est 15h…. Et j’ai arrêté le pastis après avoir été malade quand j’avais …. »

« Mais non, ici c’est un gâteau. »

UN GATEAU ? DU PASTIS ? WHAT ?????

Eh mais c’est super bon !!!! Une brioche à la fleur d’oranger et au rhum. MIAM.

Merci la France !

Le pastis à peine digéré, je m’apprêtais à faire face à mon plus grand challenge dans les Landes. Les vagues.

« Tu verras, parfois il faut les prendre au-dessus et parfois en dessous, selon la taille »

Les enfants m’ont fait part de toute leur expérience de surfer piétons landais. (Et ils en ont !)

« Ne vous inquiétez pas les enfants, j’ai fait l’Australie », j’annonce, sûre de moi en entrant dans l’eau.

WAOUH MAIS C’EST QUOI CE ROULEAU ENORME ?

Au tapis, l’Annabelle, en moins de deux.

Elle est loin, l’Australie.

Ça ne fait pas très peur vu comme ça :

Mais c’est en fait ça qui nous arrive dans la figure :

Après m’être entrainée à la méthode des enfants et après avoir perdu (et retrouvé) mon maillot de bain quelques fois, j’ai enfin pu dompter certaines de ces vagues. Quelle aventure !

Le camping, c’est aussi une aventure. Les 3 premiers jours, nous avons donc une tente familiale où tout le monde à sa chambre.

Waouh c’est bien foutu ce truc n’empêche.

« Il faut bien fermer la porte en zippant jusqu’au bout sinon les insectes rentrent »

Ah oui… OUPS.

Ce qui va engendrer toujours la même réponse à cette question, les 3 jours qui vont suivre :

« Qui a mal fermé la tente ? »

« Annabelle »

Pardonnez-moi, je suis débutante.

« Au camping, chaque chose a sa place, sinon tu ne retrouves jamais rien »

Très vrai. Je n’ai jamais rien retrouvé.

Si tu es bordélique, fais du camping. Tu seras oblig(é)e de t’organiser si tu veux t’habiller, te doucher, et avoir l’air à peu près normal(e)

« Pas de bouffe parterre ça attire les fourmis »

Merde, mon paquet de biscuits Gerblé. Ah non, il n’y a pas de risque, même les fourmis trouvent ça dégueulasse.

Les toilettes sont là-bas, à 200 m avec les douches et … l’électricité. Oui, en gros, tu charges ton portable en te lavant les dents. Quand t’as un iphone, je ne te dis pas combien de temps tu dois te laver les dents par jour, j’ai foutu en l’air 3 brosses à dent.

Sinon, il y’a l’espace bibliothèque pour recharger nos téléphones et pioncer un peu quand il fait trop chaud pour rester dans la tente (de 10h à 20h en gros !)

Le camping, ça te force à vivre autrement. Ça te force à voir l’essentiel dans ta vie.

CHARGER CE PORTABLE POUR ALLER SUR FACEBOOK ET INSTA.

Non, c’est vrai, cela te montre que l’hyper confort n’est que superflu dans notre bonheur (3 semaines par an). Qu’on peut très bien se passer de lave-vaisselle (quand on a des enfants c’est pratique, c’est eux qui font la vaisselle) de canapé, de clim, de frigo (facile, on les restos)

En quelques mots : heureusement qu’on a la voiture. Elle fait « clim » « canapé » « chargeur de portable » « cuisine » (le réchaud à gaz est installé dans le coffre avec toute la nourriture) « DJ » et elle fait voiture aussi, c’est pratique.

« Elle ne démarre plus »

Quoi ? On est en panne ?

Ah ben, non. On n’a même plus la voiture en fait.

C’est l’aventure !

Et c’est toujours pratique d’avoir 3 enfants pour pousser quand on est en panne de batterie (et 2 voisins hollandais) et bien sûr, ça arrive un samedi soir.

Vous voulez aller au resto ? Il faut pousser. Vous voulez rentrer du resto ? Il faut pousser aussi. Pas mal ce sport finalement…

Rassurez-vous, nous avons changé la batterie le lundi. C’était plus sage que de forcer les enfants à rester avec nous pendant les 3 prochaines semaines pour nous aider à pousser (et faire la vaisselle)

Sinon, dans les Landes, si vous n’aimez pas les vagues il y a aussi …. Le courant d’Huchet.

Un courant d’eau douce où on se laisse glisser jusqu’à la mer. Trop cool.

La pub sur internet te vend le truc « Laissez-vous glisser en silence sur ces eaux calmes »

Dans la vraie vie : Tu hurles parce que tu te fais emporter et que tu te crois à Walibi alors qu’en fait il n’y a que les gamins qui peuvent y arriver sans se faire arrêter par leur fessier qui traine sur le sable car il n’y a pas assez de fond. NON JE N’AI PAS DE TROP GROSSES FESSES POUR FAIRE LE COURANT D’HUCHET, c’est juste qu’il n’est pas toujours adapté à ma morphologie c’est tout !

Mais c’est bien rigolo de faire ça en tous cas. Le mieux c’est d’essayer d’enlever le kilo de sable accumulé dans son maillot de bain AVANT de sortir (parce qu’après, ça gratte)

Les Landes, c’est aussi les beaux paysages.

Les forêts de Pins où tu te perds quand tu vas courir, mais tu te retrouves toujours, même si c’est sur la plage nudiste (aucune photo disponible et il ne vaut mieux pas, d’ailleurs…)