1,2,3 COVID ( prépa marathon épisode 2)
- Annabelle Raclot
- 18 mars 2022
- 3 min de lecture
" C'est normal que je sois aussi fatiguée?"
" T'as déjà vomi toi, pendant une course?"
" C'est vrai qu'on perd des ongles des doigts de pieds pendant un marathon?"
" Mais comment je vais pisser, moi, en 5 heures??"
En face de moi, ce n'est pas mon mec ( non, je fais un peu ma fière avec lui en mode " je gère totalement" pour faire un peu la pro)
En face de moi, mon responsable administratif.
Depuis 2 mois, je le saoule TOUS les jours avec le marathon.
Pourquoi lui, vous me demanderez ?
Parce qu'il est obligé de m'écouter vu que je squatte son bureau et le bien être des agents c'est important bla bla bla.
Il a le tact de ne pas répondre quand je lui dis ' non mais tu m'as vue, je n'ai pas le corps d'une marathonienne!'
Ok, aussi parce que c'est un marathonien "multi récidiviste" et qu'il a toujours de nouvelles anecdotes 'marathon" à me raconter tous les jours. La plupart sont heureuses. A part peut être la fois où il a vomi en courant...
MAIS QU'EST CE QUE JE FAIS DANS CETTE GALERE ???
" Tu sais que tu n'es pas obligée de le faire hein? C'est horrible de se faire ca à soi même"... me rappelle mon collègue, grand fan de canapé, en engloutissant ses chocobons.
Mes chocobons pour le mois qui arrive :

" Vu le temps que tu veux faire, ca ne sert pas à grand chose de changer ton alimentation" me rappelle Bruno
"Quoi?"
"Non rien"
Un esprit sain dans un corps sain, un esprit sain dans un corps ...
Vendredi soir minuit ...

"La bière, c'est pas de l'alcool, si ?"
Finalement, le plus dur ce n'est pas la prépa marathon, le plus dur c'est de chanter " Femme des années 80" bourré. Et ce n'est pas moi qui ai bu le plus, je tenais à le faire remarquer ( mais moi qui étais bourrée le plus vite. Sportive comme je suis, c'est normal. LOL)
Tout cela ne m'a pas empêchée de faire 2h de course le dimanche suivant. Eh ouais.

Super fière. Jusqu'à ce que je croise une copine sportive.
" Je t'ai vue dimanche, t'étais en récup, super!"
"Non, en fait, j'étais à fond"
( j'ai bien sûr gardé cette réplique pour moi pour conserver ma dignité)
Lundi matin 7h15
"Purée j'ai mal à la gorge"
"Moi aussi"
"Pareil "
"Idem"
Nous devons nous rendre à l'évidence. Le karaoké ne nous a pas donné que la gueule de bois....

"Félicitations !" s'exclame une copine sur un groupe WhatsApp alors que je publie cette photo.
"C'est un test de grossesse n'est ce pas ?"
Ah ouais c 'est vrai, ca pourrait être PIRE... CA POURRAIT ETRE UN TEST DE GROSSESSE !!!
Je me sens mieux, tiens. C'est juste le COVID.... OUF !
Le lendemain.
"Bon allez, j'essaie de m'habiller pour faire quelques pas dans mon jardin"
Ah ben non, je ne peux pas. Physiquement impossible.
Mais où est le temps où je pouvais courir 2h sans m'arrêter?
Ah oui c'est ca. C'était IL Y A 2 JOURS !
Les jours suivants, nous étions 4 à passer en même temps d'angine à bronchite à grippe en passant par une bonne vieille toux.
Pendant ces jours là, ma prépa marathon à moi, c'était faire le tour du quartier. Médaille d'or le jeudi.
Pendant ce temps..... Euh....

C'est possible de le faire en trotinette ?
Et encore, je ne tiendrais même pas sur la trotinette....
Quelques heures plus tard, je sors de mon semi coma car je reçois un SMS :

Qui n'aime pas sa petite dose d'ironie....
A J+5, forte de ma migraine due aussi à du vin bu en compagnie de mes copines covidées (parce qu'est ce qu'on risque à se faire une raclette entre nous finalement?) me voici partie pour une sortie longue ( de 45 min au lieu d'1h45 minutes) avec cette tête :

Le premier qui me dit que je suis en récup, je lui TOUSSE dessus !
J'ai eu le Covid, moi, c'est pour ca que je ne cours pas vite.
Youpi ! J'ai enfin une excuse !!!!!
J'ai bien couru mes 45 minutes.
Le surlendemain je fêtais mes 23 ans ( +20 chuuuut) dans un gaz intersidéral.
" C'est quand ton marathon déjà?"
" Le quoi?"
Non, le corps ne veut pas. 1 jour, 2 jours, toujours pas.
J'entends vaguement le bruit de mon téléphone qui vibre (Merci Sabine)
Merde je m'étais endormie. Au BUREAU. En corrigeant des copies.
" Je vais devoir abandonner si jamais je ne peux pas reprendre cette semaine" je dis entre 2 quintes de toux"
" Mais non, mais non, tu vas y arriver"
( toujours mon responsable administratif, coach T pour les intimes)
Et, le 3ème jour
Mon corps " Allez on y retourne"
Ma tête " En vrai ?"
Allez. On y retourne. J-23.

A suivre .....
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